Novgorod, le 10 février 42
Ma petite maman,
ça y est, il y a deux semaines j'ai eu mon baptême du feu. Dans ma dernière lettre je te parlais du village de Shiloï-Tchernets, où l'on attendait une colonne de fasciste, hé bien, ils sont arrivé peu de temps après que le courrier soit parti. C'était un jour de blizzard, on a quand même entendu le moteur de leur char et on a pu se mettre en position.
Les sibériens dont je t'ais parlé se sont placés dans la forêt sur la gauche du village, je crois que certains d'entre eux étaient soûl quand ils sont partis, mais ça n'avait pas l'air de leur poser de problème. Il n'avaient pas l'air de s'inquiéter du tout du combat qui allait avoir lieu.
J'ai placé ma section le long du village face au petit verger. Vassili , tu sais le lieutenant qui commandait nos chars, les a disposé comme convenu de chaque côté du village pour prendre de flanc le panzer.
L'attente avant le 1er contact a été très longue, en tout cas c'est la sensation que j'ai eu, j'ai beaucoup pensé à toi , à papa et à Sacha. J'avais très peur, je n'avais aucune idée de ce qui allait se passer et le vent était terrible. En regardant mes hommes, j'ai vu la peur sur leurs visages, et j'ai naturellement repris mon rôle d'officier en leur rappelant pourquoi nous étions là et que grâce à notre courage et notre détermination nous allions vaincre...ça n'a pas eu l'air d'avoir beaucoup d'effet !!
C'est alors que nous avons entendu les premiers coup de feu dans la direction des sibériens, je n'avais aucune idée de ce qu'il se passait. Mais je n'ai pas eu le loisir de me poser longtemps la question car des hommes que j'avais posté en avant se sont fait tirer dessus par le char allemand, ils sont vite revenu vers nous.
C'est a ce moment que j'ai vu les premiers fascistes qui arrivaient par le petit verger, j'ai ordonné d'ouvrir le feu. Le combat a duré quelques minutes, un groupe d'hommes sous mon commandement a fui, je ne les sentais pas prêt au combat, ils m'avaient raconté qu'ils avaient été con 3 semaines auparavant dans un village à 300 km d'ici. Ils sont parti dans le blizzard et on ne les a jamais revu. Peut être ont ils gelés. Mes hommes ont plutôt bien résisté et les fascistes ont été arrêtés dans le verger.
Ils se sont repliés avec leur char après environ 1/2 heure. J'ai fait le tour du champ de bataille et on m'a appris que Vassili était mort brûlé dans son char avec son équipage, quel mort horrible!!! D'ailleurs tout nos chars ont été détruits , ils ont eu de mauvais ordres et n'ont pas réagit assez vite d'après ce que j'ai compris du capitaine Bod-Youl. Son regard sur moi a changé depuis ce combat. Il m'a aussi raconté que ces soldats avaient tendu une embuscade et avaient littéralement massacré un groupe de fasciste.
En parlant d'eux, on m'a appris qu'il s'agissait d'espagnols et non pas d'allemand, d'après un vétéran qui est allé se battre là bas, au moment où un dictateur c'est emparé du pouvoir. Heureusement qu'en Union Soviétique une telle chose n'arrivera jamais.
Je pense à vous, prenez bien soin de vous.
Votre fils
Lieutenant Maxim Fedossiev.
