C’est la deuxième fois que je rencontre Charlemagne, sur le terrain de CM bien sur. Remarquez Charlemagne est probablement le genre de type qu’il ne faut pas rencontrer dans la vraie vie, tant sa stratégie de déstabilisation est pénétrante. Il m’avait fallu pas moins de dix séances supplémentaires chez mon psy pour me débarrasser de la figure fantomatique de ce psychopathe lors de notre première partie ! Angoisse, guerre stratégique, terreur, pression, corruption font résolument parties du vocabulaire conceptuel du tribun Charlemagne. C’est pour vous dire à quel point j’entamais cette randonnée pédestre avec prudence et circonspection. Comme je n’aime pas partir en balade avec juste des sandalettes aux pieds, je m’étais équipé lourdement en prévision des stratégies perverses de l’animal. Un éléphant, un tigre, deux panthers, deux Stugs, quelques Maders et spw constituaient les corps blindés de ma stratégie offensive, pour le reste j’avais fait dans le simple avec un bataillon d’infanterie régulier en appui. Un village en maisons de bois, quelques drapeaux et vogue la galère !
Je décidais de construire et d’avancer prudemment alors que Charlie fonçait sur les drapeaux avec ses ivrognes et T 34 accompagnés d’une ribambelle de Carrier MG qui donnait à l’ensemble de la scène un aspect très féerique. D’ailleurs le feu d’artifice ne tardait pas à commencer. Un éléphant qui envoi un pruneau de 88 produit toujours une mélodie à deux tons en stéréo très pétique : départ du son coté éléphant,un « boum » clair et net ; arrivé coté T-34, un « glong » métallique et sec. Mettez ça en boucle sur un ampli 500W et vous obtenez un morceau de musique industrielle pour faire danser vos convives !
Pour ma part, pas besoin de mettre le morceau en boucle tant l’éléphant crachait ses pastilles sur les T 34 à un rythme effréné, Free jazz live garanti. L’inconvénient dans ce genre de spectacle c’est que les fumigènes arrive généralement après la musique : néanmoins toutes ces colonnes de fumées sur la carte renvoyait le Palace ou la Scala, rue de Rivoli, au rang de « Boum de garage » pour adolescents pré-pubértaires. L’éradication des chenilles chez mon adversaire fini par me décontracter sans l’aide de Xanax. Du coup j’avançais avec mes gars en toute quiétude, discutant des prochaines Raves à organiser en plein air dans la région, ou échangeant sur le matos à mettre en œuvre pour l’occasion : enceintes, amplis, fumigènes, lumières…
A force d’avancer sans prêter attention, je me rendis compte qu’une horde de poltrons communistes s’étaient réfugiés dans un bois en face de moi. Il ne suffisait plus que je place un tigre, un panther et mon élephant en étoile face au bosquet pour créer une panique digne de celles que connaissent les poules en présence du renard. Je pense qu’a ce moment là mon pauvre Charlemagne étais devenu le simple spectateur de sa partie et c’est courageusement qu’il assuma son calvaire sans broncher jusqu’au bout. Au final 24/67 c’est sans appel monsieur le juge ! Par contre depuis cet événement, je suis très inquiet pour Charlie qui ne me parle plus que de déshonneur, de honte, de suicide, d’immolation, de mutilation !!!!!
Y a t’il un psy dans l’avion ?
