Rapport de Franck
Après une diète de commandements de plusieurs mois,le Parti me confie une nouvelle mission: à la tête de quelques chars et pas mal d'infanterie, je dois réduire, piler, rayer de la carte quelques Italiens qui s'accrochent encore au village de Serofinovitch. Ils sont encerclés, ne peuvent avoir de renforts, l'affaire semble simple d'après l'état-major. D'ailleurs, je n'ai "que" 30 tours pour faire tout ça!
Pour cette promenade de campagne, pas mal d'infanterie, dont des sections portées sur Universal Carrier, une section de sapeurs, deux chenillettes pour la reconnaissance, deux pelotons de T-70 et de BT-7; et le luxe, un T-26 "lance-flamme" ainsi qu'un canon pour l'appui en complément de pas mal de mortiers.
La découverte de la carte me fait tout de suite comprendre que ça ne va pas être si simple: trois drapeaux symbolisent mes différents objectifs: deux dans le village, un troisième sur une colline qui semble dominer tout le décor. Mais surtout, le paysage est truffé de zones découvertes d'où l'ennemi a tout loisir de me voir arriver, qui alternent avec des bois, bosquets qui sont autant d'endroits pouvant accueillir un canon malfaisant. Sachant que mon adversaire n'est autre que l'infâme et tenace JSB, je décide de jouer la prudence en privilégiant la conquête de la colline d'où je pourrais ensuite débouler sur le village pour le prendre en tenaille avec une autre partie de mes troupes occupée à tâter les défense de l'adversaire autour du drapeau principal. Le troisième situé sur l'usine sera la cerise sur le gâteau si tout se passe comme prévu.
Tout démarre relativement bien, mes troupes à pieds progressent gentiment sous couvert des bois et commencent à encercler la colline d'une part, à entrer dans le village d'autre part. Je regroupe et place mes mortiers bien en position, je trouve des lignes de vue multiples, du temps passé qui va bien me servir par la suite.
Je sacrifie très vite une chenillette et un T70 qui révèle un premier canon au sommet de la colline. Une belle occasion de tester la qualité de mes mortiers; et paf! ça marche! J'envoie quelques fumigènes et hop la progression vers le sommet continu. Cernée par trois pelotons de chars, la colline est prise d'assaut et devient le premier point fort de la partie car l'Italien ne lâche pas; une casemate se dévoile d'ailleurs, obligeant le déploiement de mon Lance-flamme (qu'est-ce que c'est long à réagir ce truc!) mes sapeurs étant stupidement engagés dans le village ou ils n'ont rien à faire en définitive! Le terrain est aussi truffé de mines et de réseaux de tranchées,! Puis c'est un second canon, suivi d'un troisième qui fait cracher la mort! Ils n'ont pas l'occasion de faire beaucoup de ravages, mes mortiers les réduisant méthodiquement au silence un par un. ça tiraille, le râlement des morts se mêle à ceux des blessés et peu à peu la vermine fascistes recule! Pourtant des renforts en infanterie continuent d'arriver! Du village, mes hommes (bien peinard pour le moment!) ont tout le loisir d'observer le déplacement vers les hauteurs d'un automoteur, d'un camion avec canon.
Il est clair que l'adversaire cherche à gagner du temps sur la conquête de cet objectif; et du temps, je n'en ai pas tant que ça!
La conquête de cette nouvelle "colline sanglante" s'achève à peine que je comprends que débouler de là-haut va s'avérer presque impossible car mon cher adversaire Italien du moment a déployé sa défense en profondeur et que des canons se dévoilent avec parcimonie pour faire souvent mouche! Encore du travail pour mes mortiers qui font bien leur travail! les canons se taisent un à un mais le temps passe et il va falloir se décider à lancer la conquête du second drapeau à découvert!
La victoire m'échappe, ça je le sais déjà! Mais je vais quand même tenter un dernier coup: dans le village, les troupes sont divisées en petites groupes et tentent de progresser d'un bâtiment à l'autre, puis d'un bâtiment à un bosquet pour se rapprocher suffisamment du second drapeau et envisager un assaut. Le mérite de cette tactique est de dévoiler de nouveaux points d'appuis (canon, mitrailleuse, fusil anti-char), de nouvelles cibles pour mes mortiers. Mais je n'avance pas beaucoup pendant ce temps!
Au final, je parviens à mettre en batterie mon canon qui possède encore des fumigènes. Sous couvert de la fumée, je lance un ultime assaut contre le bâtiment principal sur lequel je concentre le feu de tout ce qui peut tirer dans le secteur; je sais que j'envoie mes hommes au massacre, mais dans le nombre je me dis que certains arriveront bien à disputer l'objectif. Et l'Italien peut craquer! D'autant que j'engage dans le même temps mon dernier peloton de BT-7 dans une charge digne de la grande époque de la cavalerie Tsariste. Et, de fait, je laisse pas mal d'hommes sur le tapis mais l'Italien semble à bout! Grâce à cette dernière action je "sauve les meubles" avec une égalité.
Voici donc un scénario que je ne peux que conseiller voir plébisciter! R2 nous a gâté avec cette histoire et cette carte qui peut réserver plein de surprises! Une belle occasion d'accrocher mon adversaire historique, JSB, toujours aussi pugnace et pertinent dans sa façon de gérer sa défense; quelques bosquets anonymes de cet endroit de russie profonde pourraient bien devenir des lieux de pélerinage après guerre, tant Italiens et Russes ont mis de la bonne volonté à s'y entretuer.
Je termine en rendant un ultime hommage à mes mortiers, héros de la partie (et de la mère patrie désormais!) tant ils ont été efficaces à réduire au silence canons et chars adverses.
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