Ce dossier est basé principalement sur les Sources Suivantes :
-Livres :
Sturmartillerie Vol I et 2 Didier Laugier Editions Heimdel
Les Divisions de L'armée de Terre Allemande François de Lannoy Georges Bernage Editions Heimdel
Revue:
-39-45 N°132
-TNT Hs N°4 Les Canons d'assaut de l'Axe
-TNT Hs N°8 Stug III et Stuh
Si celà devient necessaire d'autres ouvrages en complément d'informations seront mentionnés :
1-Projet .
Fort des expériences acquises durant le premier conflit mondial, un Hauptmann (capitaine) ayant gagné les Eiserne Kreuz 1et Il (croix de fer) imagine un nouveau concept de soutien d'infanterie. Cet Hauptmann est Erich von Manstein.
Dès 1935, Erich von Manstein propose au General der Artillerie Ludwig Beck qui est le Chef des Gene¬ralstabes (chef d'état-major des armées) de revoir la conception du soutien de l'artillerie au profit de l'infanterie. Il préconise la création d'un affût d'automoteur blindé en appui direct de l'infanterie. Le terme de Sturmartillerie vient de voir le jour, il soumet également la création d'unités cuirassées et entièrement motorisées.
En 1936, il transmet au General der Artillerie Ludwig Beck un mémorandum (Abt. Nmr. 890/36 g.Kdos.), dont voici le texte:
«Après que l'idée de création d'une Sturmartillerie blindée ait trouvé l'approbation fondamentale du chef d'état-major. Il apparaît nécessaire d'introduire, dès maintenant, dans les dossiers tactiques à venir le développement technique du canon correspondant pour son utilisation dans la Sturmartillerie.
Il devient nécessaire de trouver une nouvelle arme, et ce, rapidement.
De nos idées et celles de divers pays, il est constaté, au fil du temps qu'il existe un contentieux entre la création des panzers et de la Sturmartillerie. Ainsi, d'un côté on pense que les panzers sont les seuls capables, grâce à leur vitesse et leur maniabilité, de détruire l'infanterie ennemie. De l'autre que l'artillerie est elle seule capable d'annihiler les troupes ennemies à forte distance. Par ailleurs, il est demandé aux panzers de ne pas perdre le contact avec les troupes à pied. Si les panzers stoppent, ils perdent l'avantage de la vitesse, si l'infanterie doit suivre, elle doit courir sans arrêt ce qui est impossible.
L'infanterie veut garder avec elle une vague de véhicules blindés, ce qui enlève le facteur vitesse, mais favorise la protection contre l'artillerie ennemie.
D'autre part, on peut penser que les Panzertruppen et la Sturmartillerie peuvent se ressembler techniquement alors que leur fonction est totalement différente. Personne dans le passé n'a fait attaquer simultanément la cavalerie avec l'infanterie, on ne peut concevoir un cavalier attaquant au même rythme qu'un fantassin!
Pour être plus précis:
1 - Les unités de panzers (Panzerverbande) sont mixées avec d'autres unités armées. Elles gèrent le combat elles-mêmes, ce qui facilite le commandement. Ainsi lors des combats, elles ont leur propre soutien d'artillerie motorisée et leur propre infanterie motorisée, qui peuvent suivre les unités mécanisées au plus prêt. Les unités blindées donneront ainsi le coup le plus dur de face, mais aussi sur les flancs de l'ennemi. On peut leur ordonner de percer profondément le front ennemi. Elles sont capables de gérer de façon autonome la situation, mixées à d'autres formations, elles perdraient de leur maniabilité. Elles peuvent être par contre limitées dans leur déplacement en temps que grande unité devant des obstacles du genre marécages, grandes forêts, montagnes ou grands fleuves. Devant un front ennemi bien préparé en profondeur, elles ne pourront remporter un succès rapide. Mais si elles engagent l'ennemi sur un point particulier du front, ou lorsqu'il est ébranlé ou surpris, elles peuvent progresser rapidement grâce à leur vitesse (Schnelle-Division = Panzer-Division -Infanterie-Division (mot.))
2 - Les Panzer-Brigaden sont des unités uniquement dotées de chars de combat. On peut dire qu'il s'agit principalement d'une arme d'attaque. Elles doivent,lors de la progression normale d'un assaut, forcer la route et assurer un succès local rapide dans le cadre d'une armée ou d'un corps d'armée. Dans ce but, elles seraient adjointes à des divisions d'infanterie afin d'attaquer un point principal, au contraire des unités de panzer qui n'opèrent pas indépendamment.
3 - Indifféremment, la Sturmartillerie même si elle ressemble aux Panzertruppen, est constituée de canons sur châssis blindés et porte une assistance aux unités d'infanterie non motorisées. On doit la comparer à la Infanterie-Begleit-Batterie de la dernière guerre, qui représentait l'artillerie légère et l'élite de l'artillerie. On peut lui confier d'autres missions. Dans la défensive, elle se met en position et intervient avec des tirs indirects, comme le fait l'Artillerie-Division, en un point donné jusqu'à une distance de sept kilomètres.
Occasionnellement, elle peut être une arme de défense contre les véhicules blindés ennemis, voire remplacer les unités antichars sur le moment. La Sturmartillerie lutte comme la Begleit¬Artillerie au profit de l'infanterie. Elle n'attaque pas directement comme les panzers, mais elle supporte l'assaut de l'infanterie par des feux directs sur l'ennemi. Elle ne lutte pas en masse compacte comme les unités blindées, mais en petite section. Une petite section ou un canon isolé peut intervenir isolément et rapidement, puis disparaître aussitôt sans que l'artillerie adverse ait le temps de la ou le prendre à partie. Le canon doit être capable de faire taire des positions de mitrailleuses rapidement et en peu de coups tirés. En outre, il peut être en mesure de combattre brièvement les chars ennemis malgré son faible blindage
Chaque Infanterie-Division doit posséder une Sturmartillerie-Abteilung comprenant trois batteries à six canons d'assaut. Il faut considérer que la Sturmartillerie ne fait pas partie des troupes blindées de combats, mais est seulement un élément d'appui des Infanterie-Divisionen. Une séparation propre de ces deux armes est nécessaire. Les deux unités ne doivent pas travailler sur les mêmes principes tactiques. La Sturmartillerie devra se former comme une unité d'artillerie au bénéfice des unités d'infanterie.
Pour terminer, afin de gagner rapidement du temps.
Il est demandé au Lehr-Infanterie-Bataillon de préparer des châssis de véhicules de combats légers, et armés avec une représentation sommaire d'un canon encastré. Ceci sera nécessaire, afin de développer très rapidement des tactiques de combats pour cette Sturmartillerie. »
Comme on peut le constater dans ce mémorandum, Manstein ne parle pas uniquement de la Sturmartillerie, mais également de l'ensemble des troupes blindées. On se rend parfaitement compte que ses propositions seront suivies pratiquement à la lettre dans les années à venir. Il est sans conteste possible un des meilleurs sinon le meilleur General Feldmarschall que l'Allemagne possédera durant ce conflit.
L'idée d'un canon d'artillerie autopropulsé, blindé, pouvant suivre l'infanterie et l'appuyer de ses feux est née.
Le 16 mars 1935 est une date clef dans l'organisation militaire de l'Allemagne. En effet le gouvernement français allonge la durée de la conscription.Hitler profite de ce changement et ordonne la mise sur pied d'une armée forte de 500 000 hommes, de douze Armeekorps et de trente-six Divisionen. Parmi ces unités, on trouve des unités blindées, tout d'abord la 1.Panzer-Division qui vient de voir le jour et effectue un exercice grandeur nature à Munster en août 1935. Mais dès janvier 1935, l'inspekteur für Heeresmoto¬risierung (General der Panzertruppen Lutz) accorde la création d'une deuxième Panzer-Division, donc avant qu'Hitler officialise la renaissance de l'armée allemande. Le réarmement de l'allemagne .
De gros moyens industriels ainsi que du personnel en masse sont mis à contribution pour relancer la machine de guerre allemande. Le devenir de la Sturmartillerie est à ce moment-là en grand danger, car la priorité absolue est donnée à la construction du Panzer.l, II, III et IV (dans une moindre mesure pour le Panzer. IV, il est le dernier arrivé dans l'arsenal blindé).
Manstein ne plie pas, il est fort de son expérience acquise pendant la Première Guerre mondiale, particulièrement en tant qu'Officier d'opérations dans la 213. Sturm-Division.
Il avait pu constater que l'infanterie était incapable de progresser quand elle rencontrait de solides poches défensives, surtout lorsqu'il s'agissait de positions de mitrailleuses. L'appui de l'artillerie pour museler une à une ces positions nécessitait une quantité énorme de munitions, sans compter la dispersion des coups, et l'éventualité de toucher ses troupes au sol prêtes à monter à l'assaut.
Manstein trouve gain de cause finalement auprès du Generaloberst Werner von Fritsch Chef de l'Oberbefehlshaber des Heeres ou OKH (haut commandement de l'armée de terre), ce dernier est un ancien artilleur (Adjutant de la I!Feld¬artillerie-Regiment 25 en 1903).
Bon nombre d'officiers ne voient rien de valable dans cette nouvelle arme. Pour certains cette Sturmartillerie deviendra la fossoyeuse des panzers.
Guderian ne voit pas d'un bon œil l'arrivée de cette machine, ayant peur qu'elle réduise la production des panzers.
Les artilleurs ne voient rien de positif dans cet engin, ne pouvant se donner une idée précise de ses fonctions. De plus, il reste en son sein des officiers fidèles aux grandes traditions de l'artillerie, c'est presque un sacrilège
L'infanterie à qui cette arme est destinée est bien consciente de l'importance de ce blindé à ses côtés.
Mais, son souci principal est la maintenance, l'approvisionnement,qu'il lui est impossible d'assumer. N'oublions pas que les Infanterie-Divisionen sont toutes hippomobiles à cette époque.
En dernière analyse, le haut commandement tranche, la Sturmartillerie sera finalement placée sous contrôle de l'artillerie. Sa couleur de Waffenfarbe sera donc le rouge, il s'agit de la teinte employée pour tous les liserés bordant les casquettes, calots, tenues diverses. La couleur de ce liseré sert à différencier les différents corps d'armes: infanterie (blanc), génie (noir), artillerie (rouge), blindé (rose), etc.
Le Heereswaffenamt (aussi appelé Waffenamt et en abrégé: WaA.) , est l'organisme militaire chargé de la création, du développement, des tests de tous les matériels (armements, munitions, équipements) devant être mis à disposition des militaires de l'armée de terre. Il teste également les matériels récupérés chez les ennemis. Cet organisme dépend directe¬ment de l'OKH au début de la guerre.
Le Heereswaffenamt est scindé en plusieurs groupes: les Amtsgruppen. L'Amtsgruppe für Entwicklung und Prüfung (groupe de développement et de tests), plus connu sous le nom de Wa.Prüf. est le groupe res¬ponsable du développement et des tests de tous les équipements, armements des différents services de la Wehrmacht . Le Wa.Prüf. est lui-même divisé en plusieurs sous-groupes, chacun ayant sa spécificité. Le Wa.Prüf.6 est le groupe responsable des panzers et des équipements motorisés, le Wa.Prüf.4 esf le groupe responsable de l'armement et du matériel pour l'artillerie. Les équipements et engins de la future Sturmartillerie seront donc élaborés et testés par ce groupe.
Sturmartillerie Vol I Didier Laugier Editions Heimdel page 6 et 7
Revue 39-45 N°132 page 47
Les canons d'assaut Sturmgeschütz III et IV
Modérateurs : Modo Histoire, administrateurs généraux, Modos_Quartier-Libre
- papaschultze
- Modérateur Principal
- Messages : 1806
- Inscription : jeu. 17 juil. 2008 00:00
- Localisation : fr
Re: Les canons d'assaut Sturmgeschütz III et IV
enfin !
rien à redire !
il est bien dommage, que tu es épuisé la patiences des uns et des autres
et la même en particulier pour finalement mettre dans le texte
ce que je n'arrêtai pas d'écrire en long, en large
et en carrée dans les différents posts !



rien à redire !


il est bien dommage, que tu es épuisé la patiences des uns et des autres
et la même en particulier pour finalement mettre dans le texte
ce que je n'arrêtai pas d'écrire en long, en large
et en carrée dans les différents posts !




Re: Les canons d'assaut Sturmgeschütz III et IV
J'en suis fort aise
Comme on peut le voir c'est l'engin de soutien d'infanterie par excelence, concue pour celle ci , affecté à l'artillerie par souci de réalisation, de maintenance et de logistique.
Il n'y a donc et ne peut avoir aucun doute ni confusion possible sur sa classification.
Ces engins resteront jusqu"en 1943 essentiellement au service des divisions d'infanterie, comme l'avait élaborré Manstein.
Il est important de comprendre ,comme on peut le voir avec le Stug que chaque blindé appartient à une famille qui lui est propre.
Le stug ne fait donc pas partie de la famille de l"'artillerie automotrice", des "chars de combats", des "chasseurs de chars".
Il fait partie de la famille des "Engins d'appui d'infanterie".
Même si au fil de son évolution le stug sera employé de plus en plus comme chasseur de char, celà ne change rien à sa classification initiale.

Comme on peut le voir c'est l'engin de soutien d'infanterie par excelence, concue pour celle ci , affecté à l'artillerie par souci de réalisation, de maintenance et de logistique.
Il n'y a donc et ne peut avoir aucun doute ni confusion possible sur sa classification.
Ces engins resteront jusqu"en 1943 essentiellement au service des divisions d'infanterie, comme l'avait élaborré Manstein.
Il est important de comprendre ,comme on peut le voir avec le Stug que chaque blindé appartient à une famille qui lui est propre.
Le stug ne fait donc pas partie de la famille de l"'artillerie automotrice", des "chars de combats", des "chasseurs de chars".
Il fait partie de la famille des "Engins d'appui d'infanterie".
Même si au fil de son évolution le stug sera employé de plus en plus comme chasseur de char, celà ne change rien à sa classification initiale.
Revenir vers « Histoire et Militaria »
Qui est en ligne ?
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 13 invités