Rapport de alison
« Bonne année », c’est le titre donné par Roll à cette partie. Je savais que je détestais les fêtes de fin d’année : ses vins liquoreux, ses viandes en sauces lourdes, ses confiseries dégoulinantes de sucres, ses pères Noël qui pourchassent le bambin dans les rues, ses vitrines grossièrement éclairées ou s’étalent un tas d’objets inutiles tous plus dorés et moches les uns que les autres, ses cadeaux à deux bales avec lesquels on croit faire un plaisir immense alors que le convive qui les reçoit vous traite de radin aux goûts douteux dans son esprit……. Bref depuis mon adolescence cette période correspond à un cauchemar cyclique dont je ne me débarrasserais qu’avec la mort me semble-t-il ! Roll ne le sachant pas, me plante un décor cosy digne de la reconstitution d’une la crèche dans la paroisse de Saint Rémy de Provence. Tout y est : la neige encore immaculée (le sang ne viendra que bien plus tard), le petit village avec son église traditionnelle désertée et ses cinq maisons sinistres qui ferait déprimer un directeur d’agence « Century 21 », sa nuit noire illusoire tant la neige, de par sa réflexion, illumine le moindre trou de taupe et enfin la température qui va avec et qui vous laisse comme souvenir au bout de cinq heures de belles crevasses au coin des lèvres.Je dirige un peloton de germains dont je n’ai pas choisi l’équipement et l’origine et je dois défendre, quoi qu’il m’en coûte, ces vieilles façades délabrées. Partout ça sent l’étable et le fumier, mes hommes ne semble pas y croire et n’attendent qu’un coup de feu pour détaler. Je commence par subir le bombardement ritualisé : du genre qui casse le matériel et qui use les nerfs. Deux SPW en profitent pour foutre le camp, mais du côté de l’ennemi (les imbéciles). Ce choix leur sera fatal. Les nouveaux barbares capitalistes arrivent dans la foulée tout vêtus de blanc tels des agents de la sécurité civile venant contrôler le taux de syphilis parmi les populations locales. Cet accoutrement est du plus mauvais effet sur le moral de mes troupes, qui commence à se regarder les bras, le visage et le ventre pour vérifier s’il n’y a pas d’irruptions cutanées suspectes !Pendant ce temps, ces faux médecins avancent en distribuant des ordonnances, pour le moins létales, à mes fantassins. Au fur et à mesure de la partie, la crèche se fait grignoter des santons et je finis par comprendre qu’il faudra bien rendre la dinde et les marrons aux propriétaires des lieux tellement le service d’ordre est efficace ! Je m’incline donc et c’est encore ce que je sais faire de mieux, en m’excusant auprès de Roll de l’avoir fait déplacer une fois de plus . c’est promis, les prochaines fêtes de fin d’année, je reste chez moi à regarder la télé !
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