« Joyeux Noël » est la suite de « Bonne année », tout cela est chronologiquement inversé me direz-vous, mais après tout on à bien le droit de manger la bûche avant la dinde non? Roll, que je ne présente plus tant nous sommes devenus les Dupont et Dupond des AAR, commande ces horribles bouffeurs de patates. Pour ces deux parties, nous avons laissés faire l’IA pour sélectionner le choix des forces de nos deux camps. Je suis donc doté d’une bande de Ricains pas très futés avec quelques jouets blindés pour occuper tout ce joli monde (3Halftracks et 3M18). Le village plus que rural nous offre trois drapeaux bien répartis (un au centre et deux plus en arrière, à droite et à gauche). La neige est partout , le froid envahissant et les Allemands ne semblent pas très loin. Je décide de ne me consacrer qu’à deux drapeaux (celui du centre et celui de gauche). Je laisse le dernier à mon artilleur fou de 120, qui je l’espère, fera quelques dégâts ou frayeurs chez les vert-de-gris.
La progression dans la neige me semble interminable, j’ai deux colonnes qui avancent parallèlement à l’instar d’une course d’escargot s où l’on aurait oublié la laitue. La file de gauche va être momentanément stoppé par un wood bunker vite mis à mal par mes M18 helicat. L’autre file arrive dans les faubourgs du village encore ensuqué par les fêtes, avant d’être fixé dans les premières maisons.
Je sais désormais qu’il m’en coûtera pour transformer ces étoffes grises en bannières étoilées. La résistance est acharnée : chaque maison est habitée par des adhérents de la wehrmacht, à croire qu’il s’agit d’une nouvelle forme de Club-Med d’hiver ethnocentrique . Mes G.O ne sont d’ailleurs pas les bienvenus, malgré le déploiement du buffet traditionnel et des danses locales . Au fil du temps, la situation ne s’améliore guère, mes M18 explose les uns après les autres au passage de chaque maison (on a encore dû laisser des pétards à des plaisantins). Il ne restera au final qu’un Halftrack encore opérationnel lors du gong fatidique. A chaque avancée mon adversaire réorganise ses lignes de défenses avec brio. Mes gars s’essoufflent, trépignent, se couchent, fonds demi-tour et me reviennent hagards. J’ai beau harceler, vitupérer et pleurnicher, mais la compagnie en a plein les bottes de cette randonnée digestive, tout le monde souhaite regagner au plus vite la maison de repos et je ne peux même plus donner d’ordre à cette bande de vieillards exténués qui file à l’Anglaise sans me prévenir. Je déteste Noël, le jour de l’an, la neige, la dinde et la bûche. Comment voulez-vous que je puisse gagner quoi que ce soit dans ces conditions ? Je remercie malgré tout mon fidèle Roll d’avoir donné le meilleur de lui-même pour cet épisode hivernal. Pour ma part je vais attendre le retour du printemps au chaud, en regardant Derrick et en mangeant des marrons glacés.