Il s’agit de la partie « Blenheim » comptant pour la saison II du championnat que je joue contre Corwin aussi à l’aise dans le désert qu’un lémurien. Pour ma part autant vous signaler d’entrée que je déteste ces paysages juste bon pour Neil Amstrong, cette poussière soulevée au moindre pet de chameau, cette chaleur à faire rôtir un crotale et surtout ce manque de planque qui réduit toute bataille en un affrontement tribale sur la plage. Je suis du côté de sa sérénissime majesté avec une tripotée de Grant M3 et de Crusader pour attaquer, droit devant moi, une série de drapeaux mal plantée. J’ajuste mes trajectoires en fonction du terrain, je donne mes ordres et j’envoie tout mon petit monde jouer avec les cailloux. La première partie du plan fonctionne avec une avancée en ordre séré, Un groupe de trois M3 avance vers un monticule pour assurer la sécurité sur mon flanc gauche. Ces pachydermes bicéphales se font prendre sous le feu de PZ en fond de carte sur ma droite et par ceux qui ont réussi à me déborder sur ma gauche : les M3 sont frappés de strabisme divergent et les canons s’affolent dans tous les sens. On se tortille, on pivote les tourelles, on tire à côté (normal à force de loucher) et on se fait dézinguer sans avoir pu mettre les lunettes de vue. De l’autre côté j’ai un groupe de Crusader qui tombe sur le nez de quelque PZ, je comprends vite que l’avantage ne sera pas à mon avantage à leur contact et je recule illico en laissant sur place les premières carcasses fumantes. Cet exode ne trouvera sa fin qu’en atteignant le bord de carte et en me débarrassant in extremis d’une dernière verrue de PZ qui me harcelait depuis le début. Corwin le placide gère sa partie comme un renard et attend que je m’engage pour me sanctionner systématiquement. Partout ou j’avance, je laisse des carcasses fumantes sans toutefois détruire grand chose chez mon adversaire. Je passe des nuits à relire les posts sur la supériorité des Grant et l’impossibilité de perdre du côté British !! Chaque vidéo me déprime un peu plus, me laissant prostré, réactivant de vilaines plaques rouges d’urticaires. C’est hagard que je finis cette partie sans avoir compris ce qui s’était réellement passé.
Je me réserve d’ailleurs le droit de porter plainte contre les analystes d’opérettes qui ont pronostiqué la défaite imparable des forces de l’axe dans cette partie et ils se reconnaîtront lorsque mon avocat se présentera à leur domicile.