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H. Bat. Front Ouest: FESTUNG LE HAVRE
Histoire R2 a écrit : "

Le Havre a été libéré par les armes le 12 septembre 1944. Moi-même Havrais, j'ai eu l'occasion de retourner sur les lieux des combats. Je me propose de vous relater le tout début de l'assaut sur un secteur en particulier. Bien sûr, je vous livre auparavant le contexte général pour que cela ne soit pas totalement abstrait.
Travaillant actuellement aux archives du Havre, j'ai pu mettre la main sur quelques documents dignes d'intérêt, notamment le livret " Mission militaire de liaison tactique du 1er Corps Britannique " dans lequel ont puisé sans aucun complexe la quasi-totalité des auteurs ayant narré l'opération Astonia, sans toujours avoir l'honnêteté de citer leur source...
 


Je ne vous propose pas de carte détaillée du lieu, mais un scénario historique fait d'après mes sources, une carte IGN au 1/25 000 et un reportage sur place, appareil photo en main. La fidélité de la reconstitution du site est très suffisante pour suivre la bataille, et pour la revivre.

Char Churchill exposé au mémorial de Montivilliers, en face du Point Fort n°5

 



Il y a quelques différences que j'assume entièrement. Des effectifs plus réduits qu'en réalité, la représentation de l'effet du Point Fort n°8 qui n'apparaît pas sur la carte (500 mètres plus à  l'ouest) par un bunker plus proche du champ de bataille (mais qui fut bien réel).
La totalité du plateau d'Eprémesnil n'est pas représentée, la carte aurait été de trop grande taille, aussi n'apparaissent que les 6 premiers points forts que les Anglais réduirent sur les 11 qui défendaient la position.
 
Je ne narre pas l'intégralité de l'opération et reste cantonné à  ce qu'il est possible de jouer dans le scénario, c'est à  dire l'attaque de la fin de journée jusqu'à  la tombée de la nuit.
 
Cela laisse la place à  d'autres scénarios et d'autres récits pour la bataille du Havre. Je laisse ce soin à  d'autres Havrais...
 
Je remercie Chewbacca, Helmut et Stéf qui ont testé ce scénario.  Il en ressort qu'il est fait pour être joué en solo du côté britannique.  Jouer la défense est sans intérêt tant l'IA est mauvaise en attaque, et si un joueur humain endosse l'uniforme allemand, il s'apercevra vite que sa très faible marge de manoeuvre ne rendra pas sa partie exaltante (mais cela reste néanmoins possible en PBEM).
 
Pour ceux qui voudront savoir ce qu'il s'est passé au-delà  du plateau d'Eprémesnil, je les renvoie à  la bibliographie en fin d'article.

 


FESTUNG LE HAVRE
Comme tous les ports d'importance, Le Havre a été érigé en festung, en forteresse.
Le port est protégé par de puissantes batteries et une ceinture barre tout accès par les terres. Au sud c'est la Seine et son estuaire, à  l'est, la vallée de la Lézarde est inondée par la fermeture des portes de l'écluse et forme ainsi un autre obstacle naturel. Le plateau d'Harfleur est puissamment fortifié et fait en quelque sorte office de chà¢teau moderne avec ses bunkers qui dominent la nationale venant de Rouen. Enfin le nord est barré par un large fossé antichar qui court jusqu'aux falaises qui surplombent la mer. Des champs de mines de très forte densité empêchent l'accès à  ce fossé par le nord, et au sud de celui-ci, un réseau défensifs s'appuyant sur des " points forts " (casemates, fermes " fortifiées ", postes d'observations pour batterie d'artillerie...) en couvre l'approche et empêche toute pénétration.
Une deuxième ligne, plus en arrière, regroupe les batteries d'artilleries qui peuvent faire feu sans vue directe et sont sérieusement bétonnées.
 
Le 14 juin 1944, un bombardement endommage très gravement le port et ses installations. Si les défenses restent intactes pour la plupart, la destruction de la flotte(dragueurs lourds, patrouilleurs, vedettes d'attaque lance-torpilles, torpilleurs, bateaux de surveillance...) dissipe définitivement la menace d'attaque venue de la mer pour la flotte alliée. Bien que les Havrais subirent déjà  quelques bombardements, pour la première fois ils connurent un véritable déluge de feu qui les frappa durement.
 
Le 14 août, un nouveau commandant prend le commandement de la garnison. Il s'agit de l'Oberst Eberhard Wildermuth, banquier dans le civil et peu convaincu par le nazisme. Il n'engagera pas ses forces à  se battre jusqu'au dernier homme, comme le veut Hitler. Cependant, c'est un bon soldat et fera le nécessaire pour fixer l'ennemi le plus longtemps possible.
Le Führer lui a ordonné de créer une zone de dévastation sur un rayon de 15 km autour du Havre. Wildermuth, préfère dépenser son énergie et ses moyens à  combler les brèches dans les champs de mines, ériger des obstacles anti-chars autour de la ville et organiser la destruction du port afin que les Alliés ne puissent en avoir l'usage.
 
Pour tenir les défenses qui hérissent la place, il dispose de 12500 hommes environ. 3eme Bataillon de Sécurité, 81eme Dépôt de Forteresse, 936e et 1041e Rgt de grenadiers, 226e bataillon de fusiliers, 33e Rgt de la 17e Luftwaffen Feld Division. Parmi eux, peu sont des soldats entraînés et le moral est bas. Les véritables combattants décidés à  se battre sont estimés à  4500 hommes.
 
 
En septembre, la quasi-totalité de la France est libérée. Le Havre est encore sous le joug allemand. Le First British Corps sous le commandement du général John Tredinnick Crocker a encerclé la ville et s'apprête à  l'investir. Ce sera l'opération ASTONIA.
Le 1st British Corps se compose de la 49e Division d'Infanterie, la 51 Division d'Infanterie (Highlanders), la 4e Brigade SS (Special Service), la 33e Brigade Blindée et le 1er Corps d'Artillerie Royal.


Carte des opérations
Prendre Le Havre est urgent car les lignes de ravitaillement sont démesurément étirées et il faut un port en eaux profondes pour raccourcir celles-ci. Le ravitaillement arrive de Brest, Cherbourg et Marseille pour l'essentiel alors que les armées alliées se battent déjà  en Belgique.
La bataille du Havre n'est donc pas un combat de libération comme cela fut pour d'autres villes, c'est un objectif stratégique.
 
Le 4 septembre, des pourparlers s'engagent avec les Allemands. Crocker a des consignes claires des plus hautes autorités qui le commandent, Montgomery et Churchill. La situation est urgente. Aussi, obtenir la reddition allemande est une option qui est très sérieusement prise en compte.
S'il refuse de livrer la ville, Wildermuth souhaite néanmoins l'évacuation des civils avant le début des combats inévitables. Refus catégorique des Anglais.
Ces derniers pensent qu'écrasé par le poids de la responsabilité morale de la mort de milliers de civils à  venir, le commandant allemand préférera la reddition. Ils le menacent donc de livrer la ville à  un déluge de bombes. C'est un mauvais calcul car le chef de la garnison avaient déjà  exigé des Havrais qu'ils évacuent leur ville peu de temps après son arrivée. Mais ces derniers étaient restés. D'ailleurs, o๠aller ?
La seconde fois, ce sont les Anglais qui refusent l'évacuation (cela prendrait au moins deux jours avant que les hostilités ne commencent et les Britanniques n'estiment pas avoir autant de temps à  " perdre "). Wildermuth ne se sent donc pas responsable et estime avoir fait le nécessaire pour protéger les civils tout en restant en accord avec la mission qui lui est confiée : défendre Le Havre.
 
Le 5, le centre ville, sans objectifs militaires, subit un raid massif de bombardiers lourds. 2000 tonnes de bombes explosives et incendiaires écrasent et brûlent la ville. 3200 Havrais périssent et les blessés ne se comptent plus.
Ce raid incompréhensible fut le sujet d'une controverse qui dura bien après la guerre et laisse encore aujourd'hui de l'amertume au coeur de la population.
Les jours suivants, d'autres raids ont lieu, cette fois-ci visant, avec plus ou moins de précision, la ceinture de défense périphérique. Certains hameaux comme Fontaine la Mallet sont rayé de la carte.
 
La défense allemande est désorganisée et le moral de la garnison, déjà  faible, s'étiole. Les croiseurs Warspite et Erebus s'en mêlent, mais doivent s'en retourner, l'un avarié par la batterie lourde du Clos des Ronces et ses deux canons de 170 mm (le troisième n'ayant pas été mis en place) et l'autre encadré de trop près à  son goût.
 
L'assaut :


Attaque du Point Fort n°5
 


 
La même vue, 60 ans plus tard. Les lieux sont parfaitement reconnaissables. C'est le panorama que l'on a depuis le mémorial
 
Le mauvais temps a rendu le terrain trop lourd et le rassemblement des blindés a été retardé. C'est donc le 10 au soir qu'a lieu l'assaut, après un nouveau raid de bombardiers Lancaster, Halifax et Mosquitos. La journée est ensoleillée et un fort vent sèche le sol. Néanmoins, le terrain reste trop spongieux et les chars perdent de la vitesse. Ceci est très gênant pour les chars démineurs dont la vitesse de rotation du fléau, et donc l'efficacité, dépend de la vitesse du véhicule. Ainsi les champs de mines sont-ils mal nettoyés et les pertes en blindés s'ac*****ulent.
A contre-pente du relief, les Britanniques, invisibles aux yeux de l'ennemi s'élancent enfin. Les seuls obstacles sont les " asperges de Rommel ". Chars et fantassins progressent vers le premier point de résistance, le Point Fort n°5, la ferme d'Eprémesnil connue aussi sous le nom de Ferme Revet. Ouvrant la marche les Flails du 22nd Dragoons, puis les AVRE porte-pont et fascines du 222nd Assault Squadron qui permettront le franchissement du fossé anti-chars. Enfin les Churchill Crocodile et les AVRE pétard.
Les engins détruits par les mines et ceux qui s'embourbent créent des embouteillages ainsi que la présence de mines hors des couloirs tracés par les Crabs et les Flails qui rendent risqués les dépassements. Trois pistes sont ouvertes pour franchir le fossé : Laura, Hazel et Mary.
 

 
De gauche à  droite : Sherman Crab, 2 Shermans Flail, AVRE porte-pont et AVRE pétard durant l'opération Asotnia. Les asperges de Rommel sont clairement visibles.
 
Laura :
Un 88 sous casemate engage les chars britanniques causant de lourdes pertes. Mines et pièces antichars détruisent 12 des 18 chars démineurs sur le premier passage. Celui-ci est rendu inexploitable.
 
Hazel :
Une trouée est faite mais le pont du Churchill qui est jeté sur le fossé anti-chars est touché et inutilisable. Un autre sera mis en place mais ne sera pas exploitable avant 21h15.
Un autre Churchill porte-pont emprunte un petit chemin non miné qui fait face au Point Fort n°1, mais le renseignement était erroné et le char saute sur une Teller Mine 43. Un Avre passe pour pousser l'épave mais saute à  son tour sur une autre mine anti-char. Le franchissement est abandonné.
Dernier passage dans ce secteur : 5 Flails sautent sur des mines, le pont d'assaut est touché et obstrue le passage qui est lui aussi abandonné.
 
Mary :
Un Flail est passé, mais tous les chars qui le suivent sautent sur des mines non explosées. Pertes, cinq chars. Abandon.
Un second passage est ouvert, mais la perte de deux Churchill bloque l'accès jusqu'à  20h30.
 
Le terrain gras labouré par les chars est rendu impraticable à  tout engin non chenillé. Le lendemain, les blindés continueront à  sauter dans les pistes.
Le 22nd Dragoon a eu pour sa part 38 chars détruits plus 6 chars porte-pont. La réaction allemande est plus vive que prévue, mais la plupart des pertes sont imputables au défaut de la vitesse de rotation des fléaux des chars démineurs.
 
Le plateau d'Eprémesnil :
 
Le 2nd South Wales Borderer a pour objectif le point fort n°5 que doit prendre la compagnie D et deux pelotons de chars. La compagnie A doit suivre et prendre le point fort n°6, elle aussi soutenue par deux pelotons de chars.
Le retard pris en effectuant les brèches ne permet pas l'attaque  avant 19h40. Il fait encore jour mais le soleil a disparu à  l'horizon. La lisière nord du PF n°5 est prise sous le feu des Crocodiles et la position est investie par l'infanterie.
 

 
Les Churchill Crocodiles en action au PF n°5. L'effet de terreur des lance-flammes sera pour beaucoup dans l'effondrement de la défense. La petite lueur au centre de la photo indique l'emplacement d'un char qui vient d'être détruit.
 


 
Le Point Fort n°5. Tobrouk pour tourelle de char Renault R35
 

 
Vue sur les positions anglaises depuis le Point Fort n°5. Dans le cercle rouge on distingue l'emplacement de l'actuel mémorial avec le Churchill (photo de tête d'article)
 

Au moment ou la compagnie A s'apprête à  se lancer sur le PF n°6, elle subit un violent tir de mortiers venant de l'ouest. Un officier et 10 hommes pénètrent la position mais le reste de la compagnie est cloué au sol.
La compagnie B prend l'initiative d'un mouvement  tournant pour prendre le PF n°6 de flanc, avec l'aide des Crocodile.
 


 
Point Fort n°6. A l'époque, la culture du maïs (visible à  gauche sur la photo) était absente dans la région. La vue portait donc plus loin à  droite comme à  gauche.
 

 
Gros plan sur la casemate MG du Point Fort n°6
 

 
Intérieur du Point Fort n°6. Le carré au sol est l'entrée souterraine de la casemate MG. Derrière le verger, on distingue la silhouette du corps de ferme.
 
La plus grosse opposition vient du PF n°8 à  l'ouest dont les antichars et surtout un canon de 88 sous casemate prend de flanc les assaillants. Les ressources de l'artillerie sont employées contre ces bouches-à -feu, en vain.
 

 
Casemate de 88 mm du Point Fort n°8. Toujours visible aujourd'hui, elle est partiellement enterrée et l'ouverture est murée.
 
Le 2nd Gloucestershire avec les Flails et les AVRE pétard et Crocodile s'en prennent au PF n°1 et 2, vite réduits puis la compagnie C les rejoint pour attaquer le PF n°4.
 
Témoignage :
Sur le côté gauche de l'attaque, face au Point Fort n°1, un seul franchissement est ouvert par les Flails de la troupe B du 22nd Dragoons commandés par le capitaine Ian Hammerton. Plusieurs d'entre eux sont bloqués par les mines. La moitié de la troupe n°3 du 42nd Astl. Regt. Sous le commandement du capitaine Harry Warde doit passer par cette trouée avec des Crocodiles, des éléments du 7th Royal Tank et du 2nd Glocestershire. 
 

 

Warde (à  gauche) et Bob Harvey (à  droite), chef du AVRE petard 3B racontent :
 
En compagnie des chars 3A et 3C nous quittons la ligne de départ vers 18h40 dans l'ordre : les chars A et B en tête. Ces AVRE sont soutenus par des Crocodiles et il y a en plus les Flails. Après avoir parcouru environ 270 m, nous sommes pris par des tirs venant de droite et de gauche. Tout mouvement est arrêté pendant 10 minutes. Deux chars sur notre droite ont été atteints. La colonne redémarre pour environ 100 m et stoppe à  nouveau. Pendant ce temps, 3a et 3C ont atteint le fossé et 3C a jeté sa fascine dans le fossé pour le franchir.
Face à  nous un Croc s'est enlisé en essayant de traverser la route inondée. Les tirs d'artillerie continuent et l'infanterie autour de nous subit de nombreuses pertes.
Deux Flails sont immobilisés sur notre droite. Nous nous arrêtons encore 10 minutes. Nous repartons pour avancer d'environ 50 m quand le 3C touche une mine qui l'immobilise lui aussi. Nous pouvons enfin voir d'o๠partent les coups à  environ 300 m : une grande maison avec une autre plus petite à  droite et nous ouvrons le feu de notre Besa (il s'agit de la ferme de la Coudraie, Point Fort n°3). Les tirs se poursuivent et un autre Flail est touché. Il y a également un canon sur notre gauche qui nous cause quelques soucis.
Sur notre droite, un char porte-pont est touché et est sous le feu de l'ennemi. Les chars disponibles dans la piste maintenant sont : un ou deux Flails, un Croc, les AVRE 3A et 3B. Les AVRE dépassent les Flails et tirent sur le canon gênant. Le 3A sur la gauche, 3B au centre et nous ouvrons le feu de toutes nos pièces disponibles. 3B fait exploser la petite maison, 3A la grande, le Croc incendie de son lance-flammes. Il n'y a ensuite plus de signe de résistance et nous cessons les tirs. Notre cible suivante est un autre point de résistance 270 m à  droite. La luminosité baisse. 3A et 3B avancent et tirent, appuyés par les mitrailleuses Besa et les canons de 75 mm des Churchill. A environ 60 m, A et B ouvrent le feu de leur " pétard ". L'emplacement semble abandonné et les chars d'infanterie s'en emparent€¦
 
Les Points Forts n° 1 et 2 sont pris sans véritable résistance à  19h20 pour le 1 et 20 minutes plus tard pour le 2. Moins d'une heure plus tard, le 3 (ferme de la Coudraie) tombe à  son tour sous les jets de liquide incendiaire des Crocodiles.
 


Point Fort n°1  

Le même aujourd'hui
 

 
Vue depuis l'intérieur de la casemate du Point Fort n°1
 

 
Point Fort n°2. Il s'agissait d'un tobrouk pour la tourelle d'un Churchill récupéré après le malheureux raid de Dieppe en 1942.
 
 
Point Fort n°2 aujourd'hui. L'arrière du PF 1 est parfaitement visible lorsque les champs sont moissonés
 
 
Les compagnies de fusiliers du 2nd Essex gagnent alors la limite nord des champs de mines à  bord de Kangaroos, évitant ainsi des pertes certaines. Elles poursuivront l'assaut alors que la nuit est tombée. L'avancée sur Le Havre continue méthodiquement, conformément au plan.
 
La défense allemande a été intense le long de la lisière nord puis cesse presque complètement.
 
Harold Oman (en médaillon)dans le char 3C se souvient :

 
Nous sommes aux trois-quarts du chemin à  parcourir vers les obstacles antichars quand notre co-pilote, Geoff Royle nous signale un Crocodile qui stoppe sur notre gauche. Immédiatement après, nous heurtons une mine. A ce moment, je suis assis derrière le pilote me préparant à  introduire une charge " pétard " dans notre mortier. Je suis projeté vers le haut par la force de l'explosion et heurte avec ma tête le rack pour le chargement des grenades. Pendant deux ou trois minutes, je " vois des étincelles " partout et quand je reviens à  moi, le sergent Hancox me met des gifles pour me faire retrouver mes esprits.
Que faire, immobilisé ? Le temps de préparer le thé puis de le boire, nous permet de penser qu'avec un char bourré d'explosif, le canon chargé, et de plus, un char lance-flammes Crocodile bloqué à  côté de nous, un mauvais sort peut arriver d'un instant à  l'autre, cible idéale au milieu des champs de mines. Nous nous préparons donc à  quitter le char par la trappe située sur le côté opposé à  l'ennemi, les tirs d'artillerie ayant cessé un peu. Au moment de partir, notre pointeur nous signale des Allemands arrivant du sommet de la colline face à  nous... prisonniers, ils sont accompagnés par notre infanterie !
 
RAPPORT ALLEMAND DU 10 SEPTEMBRE
Attaque de l'ennemi repoussée par feu concentré. Chars détruits. L'ennemi engage un combat de corps à  corps. Feu de l'artillerie extrêmement lourd dans toute la forteresse.
Importante attaque sur les positions Nord et Est. Tirs d'artillerie sur les positions de la Hève par les navires de guerre Warspite et le monitor Erebus. Port détruit. Attaque par environ 350 bombardiers quadrimoteurs.
L'avancée jusqu'au centre ville du Havre sera jalonnée de combats de moins en moins intenses, jusqu'à  la reddition de la garnison le 12.
L'accueil des Havrais pour leurs libérateurs manque de chaleur. Les deux tiers de la ville ne sont plus que décombres, 4500 personnes ont perdu la vie dans tous les bombardements anglais, 45 000 sont sans abris, ayant tout perdu.
 
 
 
Bibliographie :
 
Mission militaire de liaison tactique 1st British Corps
 
Jean-Paul et Jean-Claude Dubosq.
Le Havre 1940-1944, cinq année d'occupation en images. Tome 2. Imprimerie Bertout, Luneray, 1998.
 
Pierre Varrès.
Toute la bataille du Havre sur un char anglais, 3-12 sept.-44.
Editions Bertout, 1999
 
Bernard Esdras Gosse.
Pierre par pierre, maison par maison... Le Havre 1939-1944.
Association des prisonniers de guerre du Havre, 1946.
 
39-45 Magazine n° 47 & 54
 
Jacques Philippe
Quinze point forts pour une ville
1986

Télécharger le scénario :


  


"
Posté le par Tipy1980
 


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