Messagepar ecrat » jeu. 25 mai 2006 11:43
Ce sont toujours les vaincus qui tirent les meilleures leçons d'une guerre, puisque justement ils ont "pris une leçon". En plus le corps des officiers allemands n'avait pas été décapité après 1918, et avait pu garder une certaine autonomie de pensée vis à vis du pouvoir politique (ce qui n'a jamais été admis en France). et enfin les allemands n'ont jamais admis que leur défait de 1918 était une défaite sur le terrain militiare, ils ont concervé un sentiment de supériorité et une certaine envie d'en découdre, qui leur est passé (un peu trop) après 1945.
Mais les vrais raisons de mai 40 ne sont pas uniquement militaires. L'exemple de la standardiste de Gamelin est parlant. En mai 40, c'est tout le peuple français qui ne s'est pas montré à la hauteur, du haut en bas de l'échelle. Le peuple était légitimement traumatisé par la boucherie de 14 et ne pensait qu'à ne pas perdre, le système politique était totalement éssouflé sans aucune volonté politique (contrairement à 14, mais plus quand même qu'aujourd'hui), l'armée s'était majoritairement endormie sur les acquis de 14, malgré quelques développements intéressants mais isolé ou trop récents.
Et surtout, on ne peut pas gagner si on ne veux pas se battre. Tout est là. Il y a certes eus des actes héroïques en 40, mais aussi et beaucoup plus de redditions en masse au 3eme coup de canon, il suffit de lire les mémoire de Rommel, ou même de revoir "la 7eme compagnie", qui a été réalisé à une époque ou l'on avait encore la mémoire personnelle des évènements, et pas la mémoire déformée par le prisme de l'histoire officielle. En fin de compte, Daladier avait raison, "les cons", et lui a trahi par démagogie.
Et aujourd'hui, est-ce mieux? J'ai souvent le sentiment qu'au 3eme coup de feu, tout l'édifice lézardé s'écroulera. Il suffit de 50 livreurs de journaux pour paralyser toute une région, sans que personne ne trouve même cela incongru! Des étrangers et en situation illégale en France se permettent de réclamer la démission d'un ministre de la République, et ça aussi c'est normal! Nous n'acceptons plus la moindre souffrance ou la moindre contrariété -et nous avons perdu toute volonté individuelle et collective de nous défendre-.
Un dernier mot : je vous recommande la lecture d'un petit opuscule édité il y a quelques années par Historia ou Histoire magazine ou autre (je ne rappelle plus) "Mai 1940 : les vrais raisons d'un désastre".
Une brute qui marche ira toujours plus loin que deux intellectuels assis