visite des blockhaus de Soulac-sur-mer

[actionjoe]

Une petite idée de visite pour vos prochaines vacances en Gironde sur le site:
www.forteresse-nord-medoc.org
Au sein d'un groupe nous avons visité pendant quatre heures un ensemble de blockhaus avec un guide passionné et formidable (un ancien militaire à la retraite).
Il a su nous expliquer la vie sur le point d'appui S307 au quotidien, l'architecture et le fonctionnement de chaque type d'ouvrage mais aussi le déroulement de la bataille qui a eu lieu fin-avril 1945 (quinze jours avant la fin du conflit) entre une armée de maquisards qui voulaient en découdre et 4000 soldats allemands. La bataille a coûte la vie à prés de 1400 hommes.
Je vous recommande chaudement la visite avec ce Grand Monsieur. Je n'avais jamais fait une telle visite sur un point du Mur de l'Atlantique.

[DingChavez]

J'ai eu la chance de jouer sur ce site en mai dernier, c'est tout bonnement à couper le souffle tant le monsieur qui s'en occupe fait un travail d'entretien de fou !

Nous avons dormi dans les blockhaus, c'est assez intimidant de penser à ceux qui ont donné leur vie pour libérer le site !

[polemoi]

Ils ont eu droit à un article dans "Sud-Ouest".
Je ferai la visite car mon grand-père y était.

[TraJon]

intéressant!
Quelques choses m'intriguent:
-pourquoi a-t-elle ét prise pas des FFI/FFL
-comment les "allemands" ont-ils été ravitaillés si longtemps? que du stock?
-Ils étaient sans doute au courant de la situation, comment n'ont-ils pas décidé de se rendre?

Merci à celui qui pourra éclairer ma lanterne.

[polemoi]

Les poches sont tombées en 45, alors que nous combattions en Alsace. L'estuaire de la Gironde était tenu des 2 côtés, c'étaient les poches de Royan (nord) et du Verdon (sud). De Bordeaux à Soulac ou le Verdon, il y a une côte sablonneuse et entrcoupée de canaux et marais (côté Médoc) et des kilomètres de forêt de Pins, qui n'était pas aménagée comme aujourd'hui. Des blockaus en nombre, un fossé antichar conséquent, une garnison nombreuse avec des troupes de qualité diverse. Le plus grand ennemi, cefurent les mines. Au nord, une presqu'île bordée au nord par une rivière qui produit les fameuses huîtres de Maremne. Du sable et des arbres. L'attaque en tenaille a nécessitée des troupes nombreuses qu'il a fallu mettre sur pied. Une ossature de troupes régulières avec des détachements de la 2° DB (12° cuir, 64°RADB, RBFM) renforcés par un régiment de zouaves. Le reste de la troupe fut constitué de FFI/FFL amalgamés dans des régiments, ainsi les divers commandos et corps francs, les demi-brigades Armagnac et Bigorre, les maquis du Pays basque , du Lot et de Dordogne, etc... Pour transformer ce troupeau enthousiaste en troupes capables de tenir au feu et de manoeuvrer conjointement, il a fallu de l'entrainement. Lors de l'attaque, l'une des plus spectaculaires actions fut la traversée de la rivière au nord, face à la Tremblade, par le 152°RI, ex demi-brigade Armagnac.

[taeyang]

(ah .... ces Diables Rouges ....Ne pas subir !)

[actionjoe]

intéressant!
Quelques choses m'intriguent:
-pourquoi a-t-elle ét prise pas des FFI/FFL
-comment les "allemands" ont-ils été ravitaillés si longtemps? que du stock?
-Ils étaient sans doute au courant de la situation, comment n'ont-ils pas décidé de se rendre?

Merci à celui qui pourra éclairer ma lanterne.

Le guide nous a expliqué tout cela en détail car nous nous sommes posés les mêmes questions.
Cette opération n'était pas nécessaire, la guerre était quasiment finie, et les autorités militaires alliés ne voulaient pas la faire. Mais les maquisards souhaitaient eux vraiment en découdre avec les allemands: un peu par fierté, un peu par vengeance mais aussi pour laver l'affront de l'occupation et de la collaboration.
Les allemands qui se savaient perdus ont voulus se rendre au début de la bataille qui a duré plusieurs jours mais ils souhaitaient que cela se fasse avec les honneurs de la guerre (droit de sortir de la position avec les armes et d'être prisonnier en Allemagne). Cette condition leur a été refusée par les maquisards alors la bataille a continué. Mais la résistance a été tellement dure qu'il a fallu demander l'appui de char et le soutien de forteresses volantes. On voit bien d’ailleurs sur le site les multiples entonnoirs des bombardements et quelques obus de char encore coincés dans le béton. C'est ici aussi que le napalm aurait été utilisé pour une des premières fois par des chasseurs bombardiers.
Au sujet du ravitaillement, il faut voir que la forteresse (en fait une ligne de points d'appui et de batteries côtières composant un triangle de 30 km de côté) occupait une bonne partie de territoire avec des champs et des villages. Les allemands se sont ravitaillés 8 mois sur le dos de la population locale. Le guide nous a donné encore plein anecdotes et de détails intéressants, je vous encourage vraiment à y aller ça vaut le voyage ! Attention il y a deux associations, j'ai fait la visite avec l'association "mémorial de la forteresse du Nord Médoc"

[TraJon]

merci pour ces informations intéressantes

[Cap_Dan]

La prise de Soulac n'est qu'une partie de l'histoire des poches de résistance de l'Atlantique la plus célèbre étant celle de Royan.

A partir d'aout 44, Hitler permet le repli de certaines unités de l'ouest de la France pour éviter leur capture mais exige que les places fortes deviennent autant de Kessel. Normalement toutes les villes comme Cherbourg, Lorient, Saint-Nazaire, Rochefort, Royan ou d'autres devaient devenir des point de fixations qui freineraient l'avance des alliés et pour empêcher 'utilisation des ports français.
Hélas pour le "génial stratège en herbe" qu'était devenu Adolf à l'époque, les SHAEF a refusé de divertir des troupes pour s'occuper de cela ces troupes peu mobiles ne pouvaient entreprendre d'action et en voyant dans quel état étaient les port après leur libération (Cherbourg). L'option fut donc porter sur la capture rapide de ports plus près de l'Angleterre : Le Havre, Ostende, Zeebrugge, Amsterdam ou Rotterdam.
Les garnisons retranchées sur la côte de France en de sous de Brest furent laissé sur place sous la surveillance d'unité de FFI enrégimentées.

La décision fut politique et prise par de Gaulle pour deux raisons :
-"donner u os à ronger" à tous les petits chef de guerre qu'il ne pouvait intégrer tout de suite dans la 1ère Armée Française,
- montrer au monde que la France se libérait par ses propres moyens.


L'attaque des poches de la Gironde, au nord et au sud de l'estuaire fut réalisée avec des moyens totalement français :
- troupes terrestres locales plus des éléments de la 2ème DB,
- 25 navire français, Fre French Naval Task Force.

Bon d'accord on a fait appel aux bombardiers stratégiques US ce qui fait que la destruction de Royan n'est pas de notre faite mais de celle des américains.

La question reste cependant : était-ce nécessaire ?

- des éléments importants de la 2ème DB ont été détournées quelques semaines de l'offensive vers l'Allemagne.
- 150 morts et 700 blessés chez les alliés, 479 morts chez les allemands,
- trois semaines après la prise de Royan l'Allemagne capitulait...