

Il y a effectivement deux approches du cas Hitler.
Dans les ann?es 50 avec Fest s'est d?velopp? les th?ories de l'intention d'Hitler dans la mise en place de sa dictature en Allemagne. Ce camp des "intentionalistes" ou de la dictature forte a eu un regain dans les ann?es 70 avec les th?ories fumeuses de la psycho-histoire sur la vie secr?te d'Hitler, homosexualit? refoul?e, son unique testicule, son soit-disant c?t? SM etc pour expliquer son antis?mitisme, ses actes etc Evidemment ce n'est tr?s pas s?rieux.
Mais les partisans de ce qu'on appelle aussi l'Hitlero-centrisme sont en faveur d'une dictature forte d'Hitler, un dictateur sachant tr?s bien ce qu'il veut, imposant sa marque aux diff?rents ?chelons de la soci?t? etc. Comme quoi on peut le traiter de gay unitesticulaire sado-maso et le reconnaitre comme un dictateur fort


A contrario toujours dans les ann?es 70 sous l'impulsion de Manson, un historien plut?t marxiste, s'est d?velopp? la th?orie de la faiblesse de la dictature Hitler. C'est-?-dire un dictateur incapable de prendre une d?cision, les remettant toujours au lendemain, un dictateur qui se fait peu ob?ir (voire le cas de la SS), qui dilue ? l'infini les pouvoirs du Reich...
Cette approche a elle aussi ses limites puisqu'elle transforme la figure d'Hitler en pantin et peut aller jusqu'? le d?r?sponsabiliser de l'holocauste.
En effet, les "structuralistes" ou les partisans de la dictature faible expliquent que les crimes commis par l'Allemagne nazie tiennent plus des structures et des modes de pouvoirs mis en place par Hitler que par son action personnelle.
Enfin il y a l'approche m?diane de Kershaw des ann?es 90 que je cite Les "intentions" de Hitler sont effectivement indispensables pour expliquer l'?volution suivie par le III?me Reich. Mais elles sont nullement suffisantes. Les conditions dans lesquelles la "volont?" de Hitler put se transformer en "politique" de gouvernement ne furent fa?onn?es que dans une faible mesure par Hitler lui-m?me et, de plus, rendirent presque in?vitable l'?chec final de ses objectifs et la destruction du III?me Reich. Le fait que si peu d'?v?nements de politique int?rieur soient all?s ? l'encontre ou aient contre dit sa "volont?" et ses "intentions" jusqu'au milieu du moins de la guerre fait qu'il est diffcile de se le repr?senter comme un "dictateur faible", si f?conde que cette hypoth?se ait pu se r?v?ler. D'un autre c?t?, l'ex?cution de la volont? du F?hrer n'est pas une chose aussi limpide que le voudraient les "intentionnalistes". S'il ne fut pas un discteur faible, Hitler ne fut pas non plus le ma?tre du III?me Reich, au sens o? il aurait ?t? omnipotent.
Composantes essentielles d'une explication du III?me Reich "intention" et "structure" doivent faire l'objet d'une synth?se, plut?t que d'?tre mise en opposition . Ils semblent que les "intentions" d'Hitler aient surtout contribu? ? cr?er le climat g?n?ral dans lequel la dynamque du r?gime pouvait se transformer en une proph?tie autor?alis?e.
Ces ?l?ments que je viens ? peine d'esquisser se retrouvent dans le bouquin de Leleu, notamment dans les rapports Hitler/Himmler.
Le mieux reste quand m?me de lire un livre avant de le critiquer.